36. Question piège

Dave, si je mourais, est-ce que tu serais triste ?
Bah, pourquoi tu racontes des trucs pareils ? Tu vas pas mourir !
On n’est jamais sûr de rien.
Tu crois vraiment que le Très-Haut serait assez stupide pour laisser mourir ses propres créatures, qu’il chérit plus que tout ?
Enfin ma question n’était pas tant de savoir si j’allais mourir ou non, mais plutôt si ça te ferait de la peine ou non.
Mais à quoi bon se projeter dans une situation qui ne se produira jamais ?
C’est une expérience de pensée. Comme un jeu, si tu préfères.
OK. Alors à mon tour de jouer. Dis-moi, est-ce que tu m’aimerais quand même si j’avais des pieds à la place des bras et une tête en forme de crème fraîche ?
Bah… c’est complètement absurde, la crème fraîche, ça n’a pas de forme.
Tu vois ? Toi non plus tu ne réponds pas à mes suppositions absurdes.
Bon, j’ai compris. Tu ne veux pas me répondre, et tu préfères t’en sortir par une pirouette.
Absolument pas ! Je vais te répondre : Rassure-toi, ta mort ne m’attristerait pas du tout.
Enfoiré !
Comment ça, “enfoiré” ?! Mais je disais ça pour que tu meures en paix, sans t’inquiéter pour moi ! Tu préfères que ça m’attriste, c’est ça ? Oh, oui, ça m’attristerait beaucoup ! Vraiment !

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