55. Eden, sweet Eden

Mmh, ces champs de coton, une véritable bénédiction divine, tu ne trouves pas ?
Dave, je crois que je sais pourquoi il n’y a pas assez de complicité entre nous.
Ah bon, tu trouves ?
C’est l’adversité qui soude les individus entre eux.
Hein ?! Quoi ?! De quoi tu me parles ?!
On passe nos journées à traînasser et à se regarder dans le blanc des yeux. On a la vie trop facile. Ça tue l’amour ! Si nous étions confrontés à des épreuves, ça créerait une vraie cohésion entre nous, car nous devrions affronter ces épreuves ensemble. À deux, toi et moi.
Quel genre d’épreuves ? Accro-branche ? Saut à l’élastique ?
Mais non, Dave, des VRAIES épreuves ! La maladie, la vieillesse, la mort, la guerre, le chômage, la pauvreté, les pluies de grenouilles, les furoncles…
Laisse-moi réfléchir… Est-ce qu’il vaut mieux se la couler douce au paradis, ou vivre dans la misère pour être plus proche de toi ? Père Céleste, si un jour une pauvre folle vous demande d’accabler les humains des pires calamités, soyez gentil : faites comme si vous n’entendiez pas.
Et juste une petite épreuve, alors ?
Quel genre ? Tir à l’arc ? Saut de haies ?
Avoir un enfant.
Quoi ?! Ah non ! Je préfère encore les furoncles.

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